Longue focale

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Une longue focale correspond à un petit angle de prise de vue.

Plus la focale est longue, plus l'ouverture angulaire est faible et le champ couvert étroit : nous avons alors un objectif à longue focale (comme le 100 mm). Le téléobjectif, lui, étant un très long foyer réalisé selon une combinaison optique spéciale.

Les focales intermédiaires (comme le 35 mm) correspondent approximativement à la vision de l'oeil humain.

Les longues focales écrasent la perspective, rétrécissent l'espace, aplatissent les lointains, rapprochent les premiers plans des arrière-plans, rendent flou l’arrière plan, ralentissent les déplacements.

Les focales moyennes traduisent correctement (du moins selon les critères de notre œil) ces différents facteurs.

Dans North by Northwest de Hitchcok (1959), lorsque Thornhill se jette à terre sous l’avion la première fois, une longue focale est utilisée : image aplatie, arrière-plan et premier plan se confondent : l’avion semble sur Thornhill… La scène a été tournée en studio par sécurité. Thornhill se jette à terre devant une projection de l'avion plongeant sur lui.


Les courtes focales

Une courte focale a un angle de prise de vue beaucoup plus grand.

 Plus la distance focale est faible, plus grande est l'ouverture angulaire et plus vaste est la portion d'espace embrassée par l'image (le champ) : nous avons alors un objectif à courte focale, dit aussi à court foyer (comme le 28 mm), l'objectif à très courte focale étant le grand-angle ou grand-angulaire.

 

 Les courtes focales plongent les personnages dans le décor, accusent la perspective, élargissent l'espace, accentuent la profondeur de champ en donnant de la netteté à l’arrière plan, accélèrent les déplacements, tout cela au prix de déformations marginales : les verticales s'incurvent sur le bord de l'image.

Dans North by Northwest, scène de l’avion... Thornhill est debout à gauche de l’écran... une courte focale a été employée...

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Quand Thornhill court devant l'avion qui le poursuit... une courte focale a également été employée...

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Profondeur de champ exagérée, arrière plan net, et grand angle : le paysage semble s’étendre à perte de vue de toute part...

L'usage de la courte focale (grand angle) correspond aussi au monde étrange d'Orson Welles :

Touch of evil (La soif du mal) (1958)       

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 L'usage de la courte focale associée à la contre-plongée donne une image irréelle du monde, et accentue ici l’infériorité du personnage de Grandi (en arrière-plan) par rapport au massif et menaçant Quinlan...

Citizen Kane (1941)

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 La courte focale ici permet de voir et les adultes cupides au premier plan en train de décider de l'avenir de l'enfant à son insue, et celui-ci en arrière plan, dans l'encadrement de la fenêtre, jouant dans la neige, monde de pureté et d'innocence...

[Allez voir aussi la vidéo du site magazinevideo « courte ou longue focale ? » : à la fois explicite et drôle… ]


Le travelling

Le travelling a toujours été privilégié par les réalisateurs…

Le travelling avant va permettre de conserver un grand angle et une grande profondeur de champ avec une image nette dans sa majeure partie, tandis que le zoom, ou travelling optique, va réduire considérablement le champ et, hormis le point focalisé, présentera davantage de flou.

Le pano-travelling consiste à débuter le mouvement de caméra soit par un panoramique auquel s’enchaine aussitôt un travelling, soit un travelling auquel s’enchaine aussitôt un panoramique (les deux se chevauchant parfois). Dans North by Northwest  d'Hitchcok (1959) nous avons les deux cas : le premier pour l’entrée en scène des gangsters dans le bar de l’hôtel ou à l’ONU, le second dans la salle des ventes pour l’entrée en scène de Thornhill.

 Le trans-trav ou zoom compensé, consiste à combiner un zoom arrière avec un travelling avant ou un zoom avant avec un travelling arrière de telle sorte que le sujet principal reste cadré de la même manière, seul le décor change de perspective. On appelle aussi cet effet l’effet Vertigo… (voir le film d'Hitchcok)