Réalisé par Claude MILLER en 1981, ce film est l'un des plus grands chefs d’œuvre du cinéma français, récompensé quatre fois lors de la 7e cérémonie des César en février 1982, dont le César du meilleur acteur pour Michel SERRAULT, bluffant et émouvant dans ce rôle si loin de ses précédentes compositions.
Le soir de la Saint-Sylvestre, l'inspecteur Antoine GALLIEN (Lino VENTURA) , secondé par son adjoint BELMONT, reçoit dans son bureau le notaire Jérôme MARTINAUD (Michel SERRAULT) afin de mettre au clair une affaire de meurtre et de viol sur deux fillettes retrouvées à huit jours d'intervalle. MARTINAUD connaissait bien l'une de ces fillettes, mais un certain mystère plane sur sa vie privée. Un huis-clos oppressant et implacable commence alors.
GALLIEN croit d'abord ne pas avoir affaire au meurtrier, mais l'attitude ambiguë de MARTINAUD, dont la colère monte au fur et à mesure que des indices s'accumulent contre lui, le fait changer d'avis : de témoin, il devient suspect. GALLIEN le met alors en garde à vue. Cependant, il est gêné par l'absence de preuves, et en fait part à son supérieur qui se trouve alors dans un autre bâtiment du commissariat en train de fêter la nouvelle année. Lorsqu'il remonte dans son bureau, il retrouve MARTINAUD passé à tabac par son adjoint mais refuse pour autant de dénoncer son collègue. L'arrivée de la femme de MARTINAUD, prête à tout pour faire couler son mari avec qui elle entretient des relations plus qu'étroites va décidément semer le trouble dans cette sombre affaire.
La confrontation VENTURA-SERRAULT fonctionne du début à la fin. Ce duo assez inédit nous fait découvrir les capacités dramatiques de Michel SERRAULT qui sont totalement époustouflantes. Assuré par les dialogues de Michel AUDIARD, le film privilégie une approche plus profonde et plus subtile des personnages. Les apparitions de la fabuleuse Romy SCHNEIDER, interprétant la femme de MARTINAUD, sont dans ce film d'une grave sensibilité. A noter aussi la présence de Guy MARCHAND interprétant le rôle de BELMONT qui lui vaudra de remporter le César du meilleur second rôle masculin en 1982.
La fin du film est poignante et garde le suspense jusqu'au bout. Le dénouement n'en est que plus fort. Ce long-métrage mérite vraiment le succès qu'il connut lors de sa sortie et toutes les récompenses qui lui furent attribuées. Garde à vue reste un petit bijou du cinéma français et le restera encore longtemps.