J'avais envie de partager mes sorties ciné, alors j'ai souhaité vous parler de ce film, Les Souvenirs, réalisé par Jean-Paul Rouve.
C'est l'histoire de Madeleine (Annie Cordy), 84 ans, qui perd son mari, et qui, quelques mois après son décès, fait une chute dans son appartement. Ses trois fils s'en inquiètent, et en particulier Michel (Michel Blanc), en pleine "crise de la retraite" et de surcroît conjugale, qui pense qu'il serait préférable qu'elle soit placée en maison de retraite. La vieille femme quitte donc son appartement, mais peut compter sur les nombreuses visites de son petit-fils, Romain (Mathieu Spinosi). Très vite, la grand-mère s'échappe de sa maison de retraite à la quête de son passé, retrouver son enfance...
Adapté du roman de David Foenkinos, Jean-Paul Rouve signe là un film brillant. On reconnaît évidemment sa patte dans le scénario, et en particulier dans les dialogues qui sont savoureux, mais il ne dénature pas pour autant l’œuvre littéraire.
Les plans sont juste sublimes, et quant aux acteurs, ils sont impeccables. Annie Cordy y est exceptionnelle, nous attendrit, et est en quelque sorte la grand-mère que l'on voudrait tous avoir. J'ai vraiment une grande admiration pour elle, et outre sa carrière musicale, elle a su prouver qu'elle était une excellente comédienne, en particulier dans Le passager de la pluie (1970) réalisé par René Clément avec Marlène Jobert et Charles Bronson, dans Le Chat (1971) de Pierre Granier-Deferre avec Jean Gabin et Simone Signoret, où plus récemment dans Le dernier des fous (2007) réalisé par Laurent Achard ou Le Dernier Diamant (2014) de Eric Barbier où elle partage l'affiche avec Bérénice Bejo et Yvan Attal.
Elle écraserait presque Michel Blanc, mais il s'en sort aussi bien que les autres comédiens. Mention spéciale à Chantal Lauby, son épouse dans ce film (le chat blanc du cinéma français, après les succès consécutifs de La Cage Dorée et de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?) ainsi qu'à Mathieu Spinosi, dont c'est le premier grand rôle au cinéma, et qui est très convaincant et très attaché à sa grand-mère. Le reste de la distribution est aussi impeccable, que ce soit Audrey Lamy, les jeunes Flore Bonaventura et William Lebghil, ou encore... Jean-Paul Rouve !
La phrase à retenir : "Quand le présent n'avance plus, il faut remettre de l'essence au passé."
Que des satisfactions concernant ce film... Je le conseille vivement car je pense que ce film vaut la peine d'être vu, ou au moins lire le livre de David Foenkinos, l'un des auteurs les plus brillants du moment et dont plusieurs romans ont été adaptés au cinéma. L'histoire est volontairement simple mais offre une médiation sensible sur différents sujets (la vieillesse, l'amour conjugal, le hasard,... ). En tout cas, ce film est très tendre, émouvant, délicat, et redonne par la même ocassion le sourire, et c'est tout ce que l'on peut attendre d'un bon film, non ?
Voici le lien de la bande-annonce :
Fabien GREAULT 
Catherine 
Quand je parle de plans sublimes, je veux dire que l'on a, par exemple, de magnifiques vues aériennes des falaises d'Etretat, ainsi que d'autres paysages à couper le souffle. Les autres plans sont vraiment esthétiques (un en particulier à l’hôpital que je trouve très touchant, en début de film). On peut aussi observer, ce qui est beaucoup à la mode en ce moment, un mélange entre plans fixes et plan caméra à l'épaule, ce qui peut donner le vertige mais c'est dans les moments les plus durs et les plus émouvants du film qu'on les retrouve, et ce qui, à mon sens, donne du corps à ces scènes (on ressent la déstabilisation du personnage par rapport à la situation).