S'ouvrir à de nouveaux horizons

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Ne laissez plus chez vous cette partie de vous-même qui constitue votre identité propre : faites du cinéma ! Epanouissez-vous dans un projet de film, développez vos compétences artistiques, aiguisez votre regard, venez à la rencontre de l'autre, développez votre esprit critique, améliorez votre maîtrise des outils du cinéma et de l'audiovisuel, et ouvrez-vous à l'international !

samedi 27 avril 2024

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François Ozon nous a habitué à l'image extrêmement bien construite de ses films, au soin qu'il apporte toujours à son cadrage, à sa lumière, aux costumes et au décor, au caractère ciselé de ses scénarios. Que l'on songe au très théâtral "8 femmes" menant l'intrigue dans les décors de scène et costumes des années 50, ou plus réaliste  "Une nouvelle amie" développant à l'américaine décors et costumes des années 60-70, ou bien encore à "Potiche" nous faisant revivre le milieu bourgeois bien français des années 70-80... Ozon a toujours eu l'art de recréer un décor, un milieu social, une génération, une atmosphère... Il a su avec aisance passer d'un registre à un autre, de la comédie au thriller en passant par le drame.

    Avec Frantz, Ozon semble être arrivé à l'aboutissement de sa quête d'exigence. On ne peut que s'exclamer à l'issue du film : quel travail ! Et  "(s)ans rien en lui qui pèse ou qui pose" ! 

 

Cette fois-ci c'est tour à tour l'Allemagne puis la France des années 20 : rien que ça ! Car le film se construit de manière symétrique, et ce qu'un personnage se voit dans l'obligation de faire et supporter dans la première partie, l'autre doit le réaliser à son tour dans la seconde. Le message est fort clair pour notre génération qui doit en tirer les leçons : toute une jeune génération a été sacrifiée par ses pairs, et les implants dramatiques sont nombreux qui vont dans ce sens dès le début du film. Techniquement, bien sûr Ozon affiche toutes ses qualités habituelles d'emblée, mais s'ajoutent à celles-ci sa maîtrise du noir et blanc et le passage extrêmement sensible et rare à la couleur qui survient lorsque l'émotion heureuse emplit le coeur des personnages. S'ajoutent également la musique finement réalisée par Philippe Rombi, et tout particulièrement le leitmotiv sentimental dont on aura reconnu les premières notes de l'un des thèmes de Bernard Hermann pour Vertigo. S'ajoutent le souci du détail en décor et figuration d'arrière plan : le bal de village, la taverne hôtel, les tranchées, le charbonnier, la soupe populaire,   l'hôpital, le train, la maison de passe etc. tous ces éléments qui nous plongent directement dans l'Allemagne et la France d'après 14-18. Sans jamais rien d'artificiel ou de caricatural. Une caméra qui a su être sensible aux charmes de Paula Beer qui a reçu la prix Marcello Mastroianni à la Mostra pour sa prestation.

   Bref, Lubitsch ne se retournera pas dans sa tombe et sera ému de voir que le flambeau de son Broken Lullaby est passé.

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