Whaou ! Comment un si jeune homme dont c'est seulement le second métrage - Whiplash nous avait déjà éblouis-, parvient-il à maîtriser aussi bien les plans séquences, leur chorégraphie, leurs mouvements de caméras ? Gondry n'a qu'à bien se tenir... Comment se fait-il qu'il maîtrise déjà aussi bien le travail de la lumière, du théâtral aux nuances les plus délicates ?  

   Incontestablement Damien Chazelle s'est nourri de films depuis toujours. Nous découvrons à travers La La Land sa passion pour le Cinéma. L'usage de la pellicule mais aussi l'insertion de nombreuses références, des comédies musicales bien sûr aux lieux de tournage mythiques de Los Angeles en passant par Vertigo (la scène de Mia sur fond vert), il va jusqu'à nous emmener au cinéma voir Rebel Without a Cause de Nicholas Ray puis d'un coup de baguette magique, comme le Cinéma sait si bien le faire, il nous transporte dans le fameux Griffith Observatory de Los Angeles où James Dean est forcé de se battre pour la première fois. Justement, la question est posée dans le film : doit on se battre pour ce que l'on croit, ou céder à ce que le public attend de nous ? A l'image de Sebastian (Ryan Gosling), Damien Chazelle a compris qu'il fallait se battre pour ses rêves, et peu importe s'il passe pour une midinette. Nous retrouvons avec bonheur sa passion pour le jazz, et sa virtuosité dans le montage au rythme de la musique. Cette façon qu'a Damien Chazelle de cristalliser tout ce qu'il a pu voir auparavant en y ajoutant sa propre sensibilité et sa propre créativité, à 32 ans, c'est extraordinaire ! Merci au Cinéma Mazarin de nous avoir fait vivre cela en avant-première même si nous aurions souhaité le voir en VO.