S'ouvrir à de nouveaux horizons

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Ne laissez plus chez vous cette partie de vous-même qui constitue votre identité propre : faites du cinéma ! Epanouissez-vous dans un projet de film, développez vos compétences artistiques, aiguisez votre regard, venez à la rencontre de l'autre, développez votre esprit critique, améliorez votre maîtrise des outils du cinéma et de l'audiovisuel, et ouvrez-vous à l'international !

dimanche 28 avril 2024

agirl   A Girl at my Door est un film qui nous touche. Ce petit port de pêche coréen non loin de Séaoul pourrait représenter n'importe laquelle de nos petites villes françaises lorsqu'on y constate discrimination, passe-droits, misogynie, phallocratie, alcoolisme, violence et caractères bornés. Bruno Dumont en situant Hors Satan et  P'tit Quinquin dans la région Nord-Pas de Calais n'est au final pas bien loin de ce petit port de pêche coréen et de la problématique du film de July Jung. Réalisatrice, scénariste et monteuse née en 1980, elle est parvenue à dénoncer dans son film le sort que peut subir une femme dans un milieu où les hommes sont majoritaires comme dans la Police, dans un village ou au sein même d'une famille.

   Le film traite aussi d'un thème peu abordé au cinéma : l'homosexualité féminine vécue d'autant plus douloureusement dans un milieu comme décrit précédemment. Les préjugés, les critiques, la discrimination au travail, l'obligation de se cacher, voire de s'exiler. 

   Le suspense est d'une belle intensité même si un passage avant la fin du film, qui elle est d'une belle intensité émotionnelle, m'a paru un peu long. Il est suscité par de nombreuses questions dont les réponses ne sont données qu'au compte-gouttes : pourquoi cette jeune chef de Police arrive-t-elle dans ce village ? Qui est-elle ? Pourquoi boit-elle autant d'eau minérale ? Qui est sa jeune voisine ? Est-elle saine d'esprit ?

L'esthétique de l'image est remarquable dans la délicatesse de sa photographie en pastels. La lumière des prises de vue nocturnes a été bien pensée, cadrage et mise au point manuelle aussi.

   Tout en délicatesse également le jeu de Doona Bae (Host, Cloud Atlas) dont le sang froid et la réserve lui confèrent une dignité qui suscitent le respect et l'admiration. La jeune actrice Kim Sae-Ron est pleine de fraîcheur et sait merveilleusement bien passer de la souillon maltraitée au regard de perdue à la jeune adolescante enjouée et nature.

   Pour conclure, July Jung a su relever le défi de réaliser un film d'une délicatesse remarquable sur un monde de brutes : à voir absolument.  

 

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