Pourquoi rester lors de la projection de ce film en V.O., même sans sous-titres ?

     D'abord ce n'est pas une narration linéaire, mais complexe, un subtil montage alterné entre 7 pistes temporelles, nous laissant découvrir progressivement l'intégralité du puzzle :

1. Violeta mourante

2. Violeta participant à une émission de télévision et répondant aux questions du journaliste

3. Violeta, une vingtaine d'années parcourant le désert chilien pour en conserver et en diffuser son patrimoine musical.

4. Violeta petite fille dont la guitare de son père fut le seul héritage

5. Violeta mère engagée dans la promotion de la culture de son pays.

6. Violeta en proie à la passion amoureuse, son départ pour la France, la présentation de ses tapisseries au musée du Louvre.

7. Violeta à la fin de sa vie : contraste entre réalité et idéalisme.

       Ensuite on ne peut que rendre hommage au travail réalisé sur le son : le passage d'une piste temporelle à l'autre, voire même le surgissement d'un flash-back au sein d'une même piste temporelle, est souvent savemment orchestrée par un raccord sonore ou un pont audio.

Ainsi, le papa sifflotant comme l'oiseau rappelle à l'enfant un moment amusant de la classe où il fait cours, surgit alors en flash-back ce moment où chacun tente d'imiter l'oiseau...

De plus, la bande musicale composée de guitare, flute, tambour, chant... est absolument envoûtante...

Enfin les métaphores filées sont tissées au travers du film comme Violeta elle-même savait les tisser dans ses tapisseries : par exemple, son oeil mourant et celui de la poule qui se fera dévorer par le vautour, ne font qu'un...