S'ouvrir à de nouveaux horizons

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Ne laissez plus chez vous cette partie de vous-même qui constitue votre identité propre : faites du cinéma ! Epanouissez-vous dans un projet de film, développez vos compétences artistiques, aiguisez votre regard, venez à la rencontre de l'autre, développez votre esprit critique, améliorez votre maîtrise des outils du cinéma et de l'audiovisuel, et ouvrez-vous à l'international !

dimanche 28 avril 2024

Un chef d'oeuvre bouleversant ! Le film de l'année !

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    Bouleversante la relation d'un père, le grand Torero Antonio Villalta, et de sa fille qu'il ne peut supporter de voir tant elle lui rappelle son épouse défunte adorée. De surcroît une fille et non un fils à qui il aurait peut-être pu enseigner les rudiments de la Tauromachie. Mais Carmencita (la sublime Macarena Garcia) va se révéler une fille éblouissante avec qui il fera bon tournoyer dans les rayons du soleil transperçant les volets de la chambre close, bn-toreraet qui surprendra par son don pour toréer, sa dextérité à manier la muleta et sa détermination à donner l'estocade.  Ces scènes intimes, père/fille, sont d'une rare sensibilité. Nos larmes coulent, coulent, mais elles ne sont pas provoquées par les méchancetés de la marâtre, c'est le registre élégiaque racinien subtilement développé qui vient toucher notre coeur : Carmen vit dans le regret de ne pas avoir connu cette merveilleuse danseuse de Flamenco que fut sa mère et à danse-grand-mrequi elle et sa grand-mère rendent hommage en faisant tournoyer leurs mains au-dessus de leur tête sur la musique (Gomez) envoûtante d'un gramophone, et Carmen vit dans le funeste espoir d'être un jour reconnue de son père ! Il s'agit bien là du regret d'un passé révolu et d'un futur qui se fait attendre... la Reconnaissance des grandes tragédies... se reconnaître sans se connaître...

Bouleversant aussi cet hommage rendu au cinéma. praxinoscopeNous reviennent en mémoire l'image du praxinoscopeet le monde d'illusion aux multiples miroirs qu'il fait tournoyer et qui symbolise cet espoir que Carmencita nourrit au sujet de son père,  des scènes à la Murnau dans un décor naturel bn-noyadeun peu brumeux, dans l'Aurore aussi un ange est sauvé in extremis de la noyade... le souci constant du détail en gros plan : dentelles, bouton, passe bouton, motifs, tissus, orfèvrerie, dessins géométriques, volutes...la photographie absolument sublime par les contrastes qu'elle met en oeuvre...

belle-mereTout est d'une beauté vertigineuse, même le monstrueux : la Tauromachie dont on perçoit la grande, belle, et si dangereuse intensité, le sadomasochisme et la mort sont mis en scène dans leurs plus beaux apparats. Berger à la manière de Victor Hugo lorsqu'il créa le drame romantique, a su merveilleusement bien mêler le grotesque au sublime.

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Commentaires (3)

  • Tout à fait d'accord avec vous, nous ressentons en ce moment chez certains réalisateurs (Berger mais aussi Gomez et son Tabou) une nostalgie de la qualité de la photographie et de l'image, et une nostalgie de la profondeur et l'universalité du sujet, et donc une volonté de faire du cinéma autre chose que ce qu'il est devenu : un cinéma de masse qui n'a aucune autre ambition que de prendre l'argent du spectateur en lui jetant de la poudre aux yeux.

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  • Invité - catherine B

    la réelle beauté du noir et blanc, des images qui restent collées sur la rétine. je suis d'accord avec denis, bien que l'intrigue soit connue, on reste accroché à l'histoire, c'est vraiment un film envoutant.

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  • mais tout revient en bloc car j'ai vu le film hier soir.
    Déjà pour couper court sur le sujet : The artist, si on pouvait le voir en projection simultanée avec Blanca Nieves on verrai très certainement que le 1er est en niveau de gris alors que le 2nd est en vrai noirs et blancs.
    Ensuite le scenario : Il y a une d'une part une histoire qui me semble simpliste et de l'autre un récit très construit, qui va très au-delà du conte original.
    Ensuite pour le film seul : Le cinéma Espagnol est en grande difficulté, cf les déclarations lors des Goyas 2013.Et pourtant il fallait oser, dans le contexte, faire un film muet et en N&B. Tourné avant The Artist le film peut donc pas être taxé de récupération. Tout le monde connait d'avance l'histoire et pourtant on arrête pas d'être surpris. L'histoire se passe dans le monde de la tauromachie (Espagne oblige) ! Les nains ont parmi eux une "femme" (? hommage à Almodovar ?)
    Ensuite une musique envoutante qui nous accompagne tout le long du film, on a souvent envie de battre le rythme dans ses mains ...Toute l'Espagne est là !
    Réflexion : Faire un film muet en N&B en 2013 serait-il de la nostalgie, du passéisme ou est-ce poser une nouvelle pierre dans l'ascension du cinéma moderne ? Vous connaissez déjà ma position.

    Dernière édition du commentaire il y a environ 10 ans par Socrates
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